Dans mon précédent message je prenais soin de répondre en détail à un communiqué de Bernard Lugan sur l’origine de l’homme. Près d’une semaine après je suis toujours sans réponse de ce dernier (je lui avais transmis ma réponse par mail). Mais bon pas grave dans le présent message je reviens sur le numéro de la revue «Science et Avenir» qui a «inspiré» le communiqué de Bernard Lugan. En effet ce numéro de «Science et Avenir» contient certaines information, notamment les propos de trois chercheurs à savoir le généticien André langaney, le paléoanthropologue Wu Xinzhi et le paléoanthropologue Yves Coppens. Dans le message je confronte certains éléments de ma précédente réponse à Bernard Lugan aux propos de ces trois chercheurs de mon afin d'une de m’adonner à quelques mises au points aussi sur bien sur les propos des présents chercheurs en question que sur le contenu de mon message précédent.
1. André Langaney et la question de «l’Ève africaine»
1. André Langaney et la question de «l’Ève africaine»
Le généticien André Langaney
Cette question mérite qu’on y revienne car entourée de quelques menues confusions. Dans mon précédent message j’avais précisé deux choses, premièrement que «l’Ève africaine» désigne en fait «l’Ève mitochondriale» à savoir le dernier ancêtre féminin des mitochondries des populations humaines actuelles. Sous un schéma expliquant le mode de transmission des mitochondries par la mère et non pas par le père, j’avais précisé que «l’Ève mitochondriale» n’a pas à être, et n’est pas, la seule femme de son époque à avoir eu une descendance jusqu’à aujourd’hui. Cela signifie simplement que c’est la seule femme à avoir transmis ses mitochondries jusqu’à aujourd’hui via une descendance féminine.
Cette précision s’avère nécessaire, car dans l’esprit de certaines personnes «l’Ève mitochondriale» serait réellement l’ancêtre féminine unique de son époque, certaines personnes y voyant même la confirmation du mythe de la création tel qu’on le trouve dans la Bible. À ce titre dans une interview du présent numéro de Science et Avenir le généticien André Langaney revient sur la personne à qui l’on doit le terme «d’Ève africaine» à savoir Allan Charles Wilson, personne religieuses très pieuse qui selon André Langaney, avait avec l’appellation «d’Ève africaine», narré un scénario qui concilierait Science et Religion. À ce titre André Langaney s’oppose aux appellations «Ève» et «Adam» en rappelant ceci:
Cette précision s’avère nécessaire, car dans l’esprit de certaines personnes «l’Ève mitochondriale» serait réellement l’ancêtre féminine unique de son époque, certaines personnes y voyant même la confirmation du mythe de la création tel qu’on le trouve dans la Bible. À ce titre dans une interview du présent numéro de Science et Avenir le généticien André Langaney revient sur la personne à qui l’on doit le terme «d’Ève africaine» à savoir Allan Charles Wilson, personne religieuses très pieuse qui selon André Langaney, avait avec l’appellation «d’Ève africaine», narré un scénario qui concilierait Science et Religion. À ce titre André Langaney s’oppose aux appellations «Ève» et «Adam» en rappelant ceci:
«On ne va pas appeler Adam et Ève chacun des êtres qui nous a apporté un gène nouveau pour la première fois, sinon il faudra appeler ainsi des poissons australiens de l’ère primaire et des insectivores de l’ère secondaire.» André Langaney
Il apparait ici clairement qu’André Langaney n’apprécie pas l’emploie du terme «Ève» et donc probablement pas des termes «Ève africaine» ou «Ève mitochondriale» pour les raisons que j’ai évoqué ci-dessus. Personnellement j’avais soutenu la pertinence de ces termes, pour illustrer la notion de «dernier ancêtre féminin commun ayant transmis son ADN mitochondriale», mais donc il est vrai que l’usage de cette terminologie peut-être critiqué en raison des confusions qu’il génère.
L’essentiel étant donc de dépassé la dite terminologie et de comprendre comme il se doit ce que nous apprend l’ADN mitochondriale en ce qui concerne l’origine des populations actuelles comme cela avait été discuté dans le message précédent.
Autre point important André Langaney critique la datation qu’avait faite Allan Charles Wilson, du dernier ancêtre féminin commun à avoir transmis ses mitochondries. André Langaney expliquant en quoi l’ADN mitochondriale pose problème pour l’établissement d’une «horloge moléculaire» visant à estimer la date où aurait vécut le dernier ancêtre commun des mitochondries actuelles.
L’essentiel étant donc de dépassé la dite terminologie et de comprendre comme il se doit ce que nous apprend l’ADN mitochondriale en ce qui concerne l’origine des populations actuelles comme cela avait été discuté dans le message précédent.
Autre point important André Langaney critique la datation qu’avait faite Allan Charles Wilson, du dernier ancêtre féminin commun à avoir transmis ses mitochondries. André Langaney expliquant en quoi l’ADN mitochondriale pose problème pour l’établissement d’une «horloge moléculaire» visant à estimer la date où aurait vécut le dernier ancêtre commun des mitochondries actuelles.
«Il faut se baser sur des gènes neutre. Or l’ADN des mitochondries est soumis à forte sélection. Ce n’est tout simplement pas un bon marqueur.» André Langaney
Cette deuxième critique d’André Langaney est des plus justifié. D’ailleurs dans mon message précédent j’avais pris soin de me référer à une étude récente sur la datation de l’ancêtre commun des mitochondries des populations humaines actuelles. Cette étude ayant le mérite de justement tenir compte de l’effet qu’a pu avoir la sélection naturelle dans les divergences génétiques et donc dans la datation du dernier ancêtre commun des mitochondries [1]. Ainsi cet ancêtre commun est estimé avoir été nettement plus ancien que ce qu’avait calculé Allan Charles Wilson, mais la sortie d’Afrique est cependant toujours estimée à nettement moins de 100'000 ans. Par ailleurs les problèmes liées à l’horloge moléculaire de l’ADN mitochondrial, n’altère pas la reconstitution phylogénétique faite à partir de ce dernier. Et la reconstitution phylogénétique nous montre clairement une origine africaine de l’ADN mitochondriale soutenant que le dernier ancêtre féminin commun à nous avoir transmis son ADN mitochondriale était bel et bien africaine!
En conclusion à cette mise au point sur les propos d’André Langaney concernant l’ADN mitochondrial, nous retiendrons donc simplement que le dernier ancêtre féminin à l’origine des mitochondries actuelles, ancêtre féminin parfois nommée «Ève mitochondriale», vivait selon toute vraisemblance en Afrique, et constitue un des éléments de preuve en faveur d’une origine africaine et récente de l’homme moderne. Cependant ce n’est pas la seule femme de son époque à avoir eu une descendance jusqu’à aujourd’hui, en revanche c’est là seule à nous avoir transmis ses mitochondries jusqu’à aujourd’hui au travers d’une descendance féminine.
Je note encore que si l’apparente divergence de mon précédent message avec les propos d’André Langaney représente donc en réalité qu’une simple question de «terminologie», j’ai néanmoins commis une erreur en me référant à une étude que l’on pourrait qualifier de «boiteuse». Cette étude représente selon ses auteurs, une évaluation statistique des différents modèles d’évolution humaine récente [2]. La conclusion de cette étude étant que le modèle dit «Out of Africa» est selon toute vraisemblance le bon. Cependant les auteurs de cette étude se sont basé sur un échantillonnage bien trop faible, à savoir par exemple seulement huit eurasiens! Or cela ne parait guère sérieux! Certes cela ne remet pas en cause l’argumentation de mon précédent message se basant sur d’autres études qui elles sont fiables et sérieuses. Aussi dans la deuxième partie de mon message consacré à la réfutation des propos du paléontologue chinois Wu Xinzhi, je me réfère notamment à deux excellentes publications de Sarah A. Tishkoff sur la diversité génétique africaine et de l’implication de celle-ci en matière d’évolution humaine récente [3] [4].
En conclusion à cette mise au point sur les propos d’André Langaney concernant l’ADN mitochondrial, nous retiendrons donc simplement que le dernier ancêtre féminin à l’origine des mitochondries actuelles, ancêtre féminin parfois nommée «Ève mitochondriale», vivait selon toute vraisemblance en Afrique, et constitue un des éléments de preuve en faveur d’une origine africaine et récente de l’homme moderne. Cependant ce n’est pas la seule femme de son époque à avoir eu une descendance jusqu’à aujourd’hui, en revanche c’est là seule à nous avoir transmis ses mitochondries jusqu’à aujourd’hui au travers d’une descendance féminine.
Je note encore que si l’apparente divergence de mon précédent message avec les propos d’André Langaney représente donc en réalité qu’une simple question de «terminologie», j’ai néanmoins commis une erreur en me référant à une étude que l’on pourrait qualifier de «boiteuse». Cette étude représente selon ses auteurs, une évaluation statistique des différents modèles d’évolution humaine récente [2]. La conclusion de cette étude étant que le modèle dit «Out of Africa» est selon toute vraisemblance le bon. Cependant les auteurs de cette étude se sont basé sur un échantillonnage bien trop faible, à savoir par exemple seulement huit eurasiens! Or cela ne parait guère sérieux! Certes cela ne remet pas en cause l’argumentation de mon précédent message se basant sur d’autres études qui elles sont fiables et sérieuses. Aussi dans la deuxième partie de mon message consacré à la réfutation des propos du paléontologue chinois Wu Xinzhi, je me réfère notamment à deux excellentes publications de Sarah A. Tishkoff sur la diversité génétique africaine et de l’implication de celle-ci en matière d’évolution humaine récente [3] [4].
2. Les étranges propos du paléoanthropologue chinois Wu Xinzhi
Le dossier de Science et Avenir retranscrit également une interview du paléoanthropologue chinois Wu Xinzhi, interview dans laquelle ce dernier se fait clairement l’avocat d’une évolution des Homo sapiens chinois, indépendante de ceux d’Afrique. Mieux encore Wu Xinzhi souligne cette indépendance de l’évolution des asiatiques en affirmant ceci:
«En Asie la continuité a été le principal processus à l’œuvre, l’hybridation a certainement été faible.» Wu Xinzhi
Bien évidemment cette affirmation se heurte à la montagne de données génétique réfutant cette origine asiatique presque exclusivement unique des Homo sapiens asiatiques actuels. Or lorsque l’intervieweur rappelle à Wu Xinzhi le point de vue totalement différents des «généticiens occidentaux» puis demande le point de vue de Wu Xinzhi sur la théorie de «l’Out of Africa», le paléoanthropologue chinois nous sort une des plus magnifiques perles qui soit!
«L’une des bases de la théorie est le haut polymorphisme de l’ADN des populations africaines actuelles, un argument en faveur de leur très grande ancienneté. Une telle diversité peut s’expliquer car les mutations ont pu s’accumuler depuis 6 à 7 millions d’années. Mais les populations modernes d’Afrique sont un mélange d’indigènes, d’immigrés venus d’Asie et d’Europe comme les Arabes ou les Phéniciens. La diversité génétique dans les populations africains modernes aujourd’hui n’est pas forcément équivalente à celle qui existait il y a 200'000 ans. Enfin, il y a beaucoup à dire sur la précision des horloges moléculaires et sur la pertinence de l’ADN mitochondriale.» Wu Xinzhi
Comme on pouvait s’attendre en bon défenseur de la thèse multicentrique Wu Xinzhi rejette les démonstrations génétiques en faveur d’une origine africaine et récente en affirmant en gros que celles-ci sont non-concluantes.
Or en réalité par son rejet des démonstrations en question Wu Xinzhi ne fait que témoigner au mieux de sa propre ignorance au pire de sa mauvaise foi!
Car certes il est tout à fait vrai que la précision des horloges moléculaires n’est de loin pas parfaite (voir les précédents propos de André Langaney) et que l’ADN mitochondriale n’est pas la seule donnée dont il faut tenir compte pour retracé l’histoire des populations humaines. Cependant on ne peut non plus pas ignorer que l’ADN mitochondriale peut faire l’objet d’une reconstruction phylogénétique et amener des informations intéressantes éclairant en partie l’histoire des populations humaines en question.
Par ailleurs Wu Xinzhi enfonce des portes ouvertes lorsqu’il affirme que la diversité génétique africaine n’est aujourd’hui pas forcément équivalente à celle qui existait il y a 200'000 ans! On se demande comment Wu Xinzhi espère amener ici un doute sur la théorie de «l’Out of Africa» sachant que celle-ci s’accommode parfaitement d’une diversité génétique africaine qui aurait pu être initialement plus faible il y 200'000 puis aurait considérablement augmenté en 100'000 ans en Afrique avant d’importantes expansions humaines en dehors de cette dernière. Au final nous avons toujours les mêmes données une diversité africaine beaucoup plus importante que celle des autres continents.
Mais la plus grande démonstration d’ignorance de Wu Xinzhi concerne sa prose sur la diversité génétique africaine actuelle. Diversité génétique qui ne serait pas, selon lui, un élément de preuve déterminant en faveur de la théorie de «l’Out of Africa» car cette plus grande diversité génétique africaine s’expliquerait selon lui par le fait que l’Afrique est peuplé non seulement de populations africaines mais aussi de populations d’origine non-africaines comme les Arabes ou des populations d’origine Phéniciennes.
Par ses présents propos Wu Xinzhi démontre qu’il ignore les résultats des études qui ont été mené en ce qui concerne la diversité génétique des populations africaines. Car l’écrasante majorité de la diversité génétique présente en Afrique, celle-là même qui fait que la diversité génétique est si grande sur ce continent, concerne les populations d’Afrique subsaharienne [3] [4] c’est-à-dire les populations «indigènes» comme Wu Xinzhi les appelles! Les populations nord-africaines d’origine eurasiatiques n’expliquent pas cette très importante diversité présente au sud du Sahara. Une diversité qui se manifeste par exemple par les divergences existant entre les populations de langue Khoisan et les populations de langue Bantous. Cette plus grande diversité a été mise en avant par l’analyse du génome des populations, collent assez bien avec la diversité constatée avec l’ADN mitochondriale [1]. Ces analyses concordant non seulement en faveur d’une origine plus ancienne des hommes modernes en Afrique et plus spécifiquement en Afrique subsaharienne, mais en plus concordant avec une expansion récentes des hommes modernes hors d’Afrique. Cette forte diversité en Afrique subsaharienne ne pouvant pas s’expliquer par les apports des populations d’origine eurasiatiques en Afrique du Nord.
Wu Xinzhi affirme que la plus grande diversité génétique africaines peut s’expliquer par la présence de populations d’origine non-africaines (par exemple les arabes et les phéniciens) sur le continent africain. Cependant la plus grande diversité génétique constatée en Afrique est constaté en Afrique subsaharienne, c’est-à-dire chez des populations «indigènes» et non pas des populations qui seraient arrivé d’Eurasie très récemment. Qu’il s’agisse de l’ADN mitochondriale, du chromosome Y ou du génome dans son ensemble, tout pointe vers une origine africaine de l’homme moderne. Les populations d’Eurasie constituant un «sous-ensemble» d’une diversité génétique dont les racines sont africaines comme l’illustre le schéma ci-dessus tiré d’une étude de Michael C. Campbell et Sarah A. Tishkoff [3].
Certes Wu Xinzhi peut toujours plaider que cette plus grande diversité africaine serait le fait d’importantes migrations en provenance d’Asie durant la préhistoire, notamment un afflux d’homme modernes en provenance d’Asie vers l’Afrique. Le problème étant que ce scénario n’est de loin pas le plus parcimonieux et ne colle pas avec les données fossiles, les plus anciens hommes modernes étant africains [5] [6]. Mais surtout ce scénario devient extrêmement improbable au regard de ce qui a été discuté dans le message précédent concernant la diminution graduelle de la diversité génétique humaine au fur et à mesure que l’on s’éloigne du continent africain. Pire ce dégradé se retrouve au niveau phénotypique, plus on s’éloigne de l’Afrique subsaharienne plus la diversité génétique et phénotypique diminuent [7] [8].
Wu Xinzhi ne mentionne pas comme il se doit ces données dont il se contente de dire qu’elles sont non-concluantes sans même donc les retranscrire correctement! En réalité il ignore purement et simplement les données en question car celles-ci contredisent méchamment sa vision multicentrique voulant que les Homo sapiens d’Asie orientale soient apparus indépendamment des Homo sapiens africains. Mais le plus effarant étant que tout en ignorant et en rejetant d’un revers de main les démonstrations génétiques en faveur d’une origine africaine de l’homme, Wu Xinzhi se permet d’affirmer ceci:
Wu Xinzhi ne serait pas ridicule en tenant de tels propos si il de son côté il n’ignorait pas les données génétiques pour ne s’en tenir qu’à une interprétation particulière de l’évolution humaine récente faite à partir des seuls fossiles!
En conclusion on peut affirmer que toute «l’argumentation» de Wu Xinzhi est bidon et transpire la mauvaise foi car se basant sur l’ignorance de données importantes visant à valider un scénario qui ne tient en réalité absolument pas! On comprend mieux les suspicions de nationalisme mal placé qu’André Langaney avait formulé l’encontre de certains paléoanthropologues chinois. Certains de ces derniers défendant mordicus une vision multicentriques de l'évolution humaine malgré les multiples faits s’opposant à cette dernière*.
3. Que penser des propos d’Yves Coppens?
Certes Wu Xinzhi peut toujours plaider que cette plus grande diversité africaine serait le fait d’importantes migrations en provenance d’Asie durant la préhistoire, notamment un afflux d’homme modernes en provenance d’Asie vers l’Afrique. Le problème étant que ce scénario n’est de loin pas le plus parcimonieux et ne colle pas avec les données fossiles, les plus anciens hommes modernes étant africains [5] [6]. Mais surtout ce scénario devient extrêmement improbable au regard de ce qui a été discuté dans le message précédent concernant la diminution graduelle de la diversité génétique humaine au fur et à mesure que l’on s’éloigne du continent africain. Pire ce dégradé se retrouve au niveau phénotypique, plus on s’éloigne de l’Afrique subsaharienne plus la diversité génétique et phénotypique diminuent [7] [8].
Wu Xinzhi ne mentionne pas comme il se doit ces données dont il se contente de dire qu’elles sont non-concluantes sans même donc les retranscrire correctement! En réalité il ignore purement et simplement les données en question car celles-ci contredisent méchamment sa vision multicentrique voulant que les Homo sapiens d’Asie orientale soient apparus indépendamment des Homo sapiens africains. Mais le plus effarant étant que tout en ignorant et en rejetant d’un revers de main les démonstrations génétiques en faveur d’une origine africaine de l’homme, Wu Xinzhi se permet d’affirmer ceci:
«Les généticiens ne voient l’évolution humaine qu’à partir de l’ADN, au lieu de penser de façon synthétique à partir des données fournies par de multiples disciplines.» Wu Xinzhi
Wu Xinzhi ne serait pas ridicule en tenant de tels propos si il de son côté il n’ignorait pas les données génétiques pour ne s’en tenir qu’à une interprétation particulière de l’évolution humaine récente faite à partir des seuls fossiles!
En conclusion on peut affirmer que toute «l’argumentation» de Wu Xinzhi est bidon et transpire la mauvaise foi car se basant sur l’ignorance de données importantes visant à valider un scénario qui ne tient en réalité absolument pas! On comprend mieux les suspicions de nationalisme mal placé qu’André Langaney avait formulé l’encontre de certains paléoanthropologues chinois. Certains de ces derniers défendant mordicus une vision multicentriques de l'évolution humaine malgré les multiples faits s’opposant à cette dernière*.
3. Que penser des propos d’Yves Coppens?
Le paléoanthropologue Yves Coppens
Dans mon message précédent, nous avions que pour défendre l’idée d’une origine multicentrique de l’espèce humaine, Bernard Lugan se réfère notamment à une citation d’Yves Coppens, citation que je reposte ci-dessous.
«Je ne crois pas que les hommes modernes aient surgi d’Afrique il y a 100 000 à 60 000 ans (…) Je pense que les Homo sapiens d’Extrême-Orient sont les descendants des Homo erectus d’Extrême-Orient.» Yves Coppens
En prenant cette citation l’on a réellement l’impression que Yves Coppens soutient une vision multicentrique de l’évolution humaine, vision multicentrique soutenant par exemple que les populations s’Asie orientale actuelles, descendent d’Homo erectus asiatiques présent depuis fort longtemps (au moins plus d’un millions d’années) et non pas d’Homo sapiens en provenance d’Afrique arrivé en Asie il y a moins de 100'000 ans. Bref l’on pourrait croire qu’Yves Coppens partage la même position pour le moins «obtuse» du paléoanthropologue chinois Wu Xinzhi dont il a été question ci-dessus, position pour le moins intenable au vu des données génétiques existantes.
Cependant Yves Coppens à une position pour le moins différente de Wu Xinzhi car lorsque l’intervieweur mentionne les données génétique pointant vers une origine africaine et récente de l’humanité actuelle, la réponse d’Yves Coppens n’est pas la même que celle de son collègue chinois.
Étrange que Bernard Lugan n’ait pas mentionné ce passage pourtant important de l’interview d’Yves Coppens, dans son communiqué!
Yves Coppens contrairement à son homologue chinois, ne nie pas les données de la génétique et ne croit pas une évolution indépendante des Homo sapiens est-asiatiques sans mélange (ou alors très peu) avec les Homo sapiens africains, au contraire Yves Coppens soutient la thèse d’un métissage généralisé.
Contrairement à celle de Wu Xinzhi, la thèse défendue par Yves Coppens tient la route. Cependant l’on peut néanmoins émettre certaines critiques, car Yves Coppens semble passer à côté deux faits importants. Premièrement la contribution génétique des populations humaines est essentiellement d’origine africaine et récente. Deuxièmement rien ne démontre que les hominidés avec qui se sont croisé les Homo sapiens en provenance d’Afrique il y a moins de 100'000 ans, étaient eux-aussi des «hommes modernes».
En effet le croisement avec des représentant du genre Homo en Eurasie est aujourd’hui un scénario des plus probables. En revanche l’idée que ces représentants du genre Homo étaient des hommes modernes l’est moins. Par exemple l’homme de Néanderthal était une espèce humaine, intelligente et très probablement interféconde avec la nôtre. Cette interfécondité mériterait peut-être même que l’on qualifie les Néanderthaliens de sous espèce d’Homo sapiens à savoir Homo sapiens neanderthalensis. Mais donc Néanderthal était passablement distinct des hommes moderne par divers caractères anatomiques [9] [10] et étaient phylogénétiquement plus éloignés que le sont les populations d’hommes modernes entre elles. L’ADN de l’Hominidés de Denisova, dont la lignée se serait métissé avec les ancêtres des Mélanésiens actuels, trahissant même une proximité phylogénétique probablement encore moindre avec les hommes modernes que celle de Néanderthal [11].
À cela on peut ajouter que le registre fossile tend à indiquer de manière forte qu’Homo sapiens est bel et bien originaire d’Afrique. Il parait donc difficile d’affirmer que l’homme moderne ne soit probablement pas apparu en Afrique relativement récemment. Car selon toute vraisemblance non seulement il y serait bel et bien apparu mais il se serait répandu en Eurasie bien plus récemment encore en se mélangeant cependant dans une certaine mesure avec les Hominidés eurasiatiques. Ce mélange se serait néanmoins fait en supplantant largement les dits Hominidés eurasiatiques dont la contribution génétique demeure relativement, mineure [12] [13].
En conclusion il apparait que le scénario demeurant de loin le plus probable, est celui d’une origine récente et commune de l’homme moderne sur le continent Africain. Bien évidemment cette origine récente et commune ne signifie pas qu’il n’y a pas eu de métissage avec d’autres hominidés présent en Eurasie depuis plus longtemps bien au contraire.
* Notons qu’André Langaney ne soupçonne bien évidemment pas tous les chercheurs chinois de pareil nationalisme mal placé. Certains chercheurs chinois, notamment généticiens, soutenant eux-aussi une origine africaine et récente des populations Est-Asiatiques actuelles [14] [15].
«Je ne crois pas que les hommes modernes aient surgi d’Afrique il y a 100 000 à 60 000 ans (…) Je pense que les Homo sapiens d’Extrême-Orient sont les descendants des Homo erectus d’Extrême-Orient.» Yves Coppens
En prenant cette citation l’on a réellement l’impression que Yves Coppens soutient une vision multicentrique de l’évolution humaine, vision multicentrique soutenant par exemple que les populations s’Asie orientale actuelles, descendent d’Homo erectus asiatiques présent depuis fort longtemps (au moins plus d’un millions d’années) et non pas d’Homo sapiens en provenance d’Afrique arrivé en Asie il y a moins de 100'000 ans. Bref l’on pourrait croire qu’Yves Coppens partage la même position pour le moins «obtuse» du paléoanthropologue chinois Wu Xinzhi dont il a été question ci-dessus, position pour le moins intenable au vu des données génétiques existantes.
Cependant Yves Coppens à une position pour le moins différente de Wu Xinzhi car lorsque l’intervieweur mentionne les données génétique pointant vers une origine africaine et récente de l’humanité actuelle, la réponse d’Yves Coppens n’est pas la même que celle de son collègue chinois.
Sciences et Avenir: «Comment expliquez vous dès lors que les généticiens remarquent un fort flux génétique venu d’Afrique il y a 150'000 ans?»
Yves Coppens: «Si ils l’ont remarqué, il est probable qu’il ait existé une souche africaine ayant contribué à l’émergence de l’homme moderne. Mais ces Homo sapiens africains se sont forcément croisé avec les gens qu’ils ont rencontrés, qui étaient d’autres Homo sapiens. Isolés suffisamment de temps pour être un peu différents, mais pas suffisamment pour ne plus être féconds. Bref il y a sans doute eu un grand métissage.»
Étrange que Bernard Lugan n’ait pas mentionné ce passage pourtant important de l’interview d’Yves Coppens, dans son communiqué!
Yves Coppens contrairement à son homologue chinois, ne nie pas les données de la génétique et ne croit pas une évolution indépendante des Homo sapiens est-asiatiques sans mélange (ou alors très peu) avec les Homo sapiens africains, au contraire Yves Coppens soutient la thèse d’un métissage généralisé.
Contrairement à celle de Wu Xinzhi, la thèse défendue par Yves Coppens tient la route. Cependant l’on peut néanmoins émettre certaines critiques, car Yves Coppens semble passer à côté deux faits importants. Premièrement la contribution génétique des populations humaines est essentiellement d’origine africaine et récente. Deuxièmement rien ne démontre que les hominidés avec qui se sont croisé les Homo sapiens en provenance d’Afrique il y a moins de 100'000 ans, étaient eux-aussi des «hommes modernes».
En effet le croisement avec des représentant du genre Homo en Eurasie est aujourd’hui un scénario des plus probables. En revanche l’idée que ces représentants du genre Homo étaient des hommes modernes l’est moins. Par exemple l’homme de Néanderthal était une espèce humaine, intelligente et très probablement interféconde avec la nôtre. Cette interfécondité mériterait peut-être même que l’on qualifie les Néanderthaliens de sous espèce d’Homo sapiens à savoir Homo sapiens neanderthalensis. Mais donc Néanderthal était passablement distinct des hommes moderne par divers caractères anatomiques [9] [10] et étaient phylogénétiquement plus éloignés que le sont les populations d’hommes modernes entre elles. L’ADN de l’Hominidés de Denisova, dont la lignée se serait métissé avec les ancêtres des Mélanésiens actuels, trahissant même une proximité phylogénétique probablement encore moindre avec les hommes modernes que celle de Néanderthal [11].
À cela on peut ajouter que le registre fossile tend à indiquer de manière forte qu’Homo sapiens est bel et bien originaire d’Afrique. Il parait donc difficile d’affirmer que l’homme moderne ne soit probablement pas apparu en Afrique relativement récemment. Car selon toute vraisemblance non seulement il y serait bel et bien apparu mais il se serait répandu en Eurasie bien plus récemment encore en se mélangeant cependant dans une certaine mesure avec les Hominidés eurasiatiques. Ce mélange se serait néanmoins fait en supplantant largement les dits Hominidés eurasiatiques dont la contribution génétique demeure relativement, mineure [12] [13].
En conclusion il apparait que le scénario demeurant de loin le plus probable, est celui d’une origine récente et commune de l’homme moderne sur le continent Africain. Bien évidemment cette origine récente et commune ne signifie pas qu’il n’y a pas eu de métissage avec d’autres hominidés présent en Eurasie depuis plus longtemps bien au contraire.
* Notons qu’André Langaney ne soupçonne bien évidemment pas tous les chercheurs chinois de pareil nationalisme mal placé. Certains chercheurs chinois, notamment généticiens, soutenant eux-aussi une origine africaine et récente des populations Est-Asiatiques actuelles [14] [15].
Références:
[1] Pedro Soares (2009), Correcting for Purifying Selection: An Improved Human Mitochondrial Molecular Clock, The American Society of Human Genetics
[2] Nelson J. R. Fagundes and al (2007), Statistical evaluation of alternative models of human evolution, Proceedings of the National Academy of Sciences
[3] Michael C. Campbell and Sarah A. Tishkoff (2008), African Genetic Diversity: Implications for Human Demographic History, Modern Human Origins, and Complex Disease Mapping, Annual Review of Genomics and Human Genetics
[4] Sarah A. Tishkoff and al (2009), The Genetic Structure and History of Africans and African Americans, Science
[5] Tim D. White and al (2003), Pleistocene Homo sapiens from Middle Awash Ethiopia, Nature
[6] Fleagle Jg, Assefa Z, Brown Fh, Shea Jj (2008), Paleoanthropology of the Kibish Formation, southern Ethiopia: Introduction, Journal of human evolution
[7] Sohini Ramachandran and al (2005), Support from the relationship of genetic and geographic distance in human populations for a serial founder effect originating in Africa, Proceedings of the National Academy of Sciences
[8] Andrea Manica, William Amos, François Balloux & Tsunehiko Hanihara (2007), The effect of ancient population bottlenecks on human phenotypic variation, Nature
[9] Christine Couture et Jean-Jacques Hublin (2005), Origine et Évolution des Populations Humains, Comité des Travaux Historiques et Scientifiques 2005
[10] Jean-Jacques Hublin avec Bernard Seytre (2008), Quand D’Autres Hommes Peuplaient La Terre, Nouveaux Regards Sur Nos Origines, Édition Flammarion 2008
[11] Johannes Krause and al (2010), The complete mitochondrial DNA genome of an unknown hominin from southern Siberia, Nature
[12] Richard E. Green and al (2010), A Draft Sequence of the Neandertal Genome, Science
[13] David Reich and al (2010), Genetic history of an archaic hominin group from Denisova Cave in Siberia, Nature
[14] Yuehai Ke and al (2001), African Origin of Modern Humans in East Asia: A Tale of 12,000 Y Chromosomes, Science
[15] Feng Zhang, Bing Su, Ya-ping Zhang and Li Jin (2007), Genetic studies of human diversity in East Asia, Philosophical Transactions of The Royal Society
dossier inclassable de l'humanité = la femme ?
RépondreSupprimerJe ne suis pas compétent pour juger de la pertinence de votre argumentaire, mais je peux juger de votre ignorance en ce qui concerne l'orthographe grammaticale. Il est surprenant que vous osiez publier un texte avec de telles fautes d'accords, ainsi que de multiples confusions entre l'infinitif et le participe passé.
RépondreSupprimerMes excuses pour mon orthographe, étant très occupé je rédige à la va-vite souvent sans prendre le temps de me relire. Mais cela n'empêche pas de comprendre le texte me semble-t-il.
SupprimerCordialement
Hans
Greatt read thanks
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