La
rédaction de ma thèse prenant davantage de temps que je ne l’avais
initialement imaginé, je ne peux guère alimenter correctement mon blog.
Par chance une connaissance virtuelle du site «rationalisme.org»
m’a gratifié de constructives critiques pour au moins deux articles de
mon présent blog. Et comme on ne progresse pas sans s’exposer à la
critique autant les retranscrire ici tant bien que mal avec mes mots en
espérant être fidèle à ces dernières.
Ce n’est pas la sélection naturelle, ce n’est pas la dérive génétique donc c’est….
Dans ce précédent article
j’étais revenu sur l’importance que pouvais revêtir la dérive
génétique, notamment sur le fait que celle-ci pouvait expliquer la
proportion relativement importante d’allèles plus ou moins délétère chez
certaines populations humaines. Hélas je me suis en partie planté dans
certaines de mes explications/illustrations. Ainsi j’ai par exemple cité
l’exemple de Gengis Khan
(qui a eu de nombreux descendants) pour illustrer l’expansion d’allèles
sans que ceux-ci aient se soient répandus car «codant» un hypothétique
phénotype ayant pu être positivement sélectionné. Le problème c’est que
je me suis servi de cet exemple de Gengis Khan pour illustrer la très
grande importance que pouvait avoir la dérive génétique dans les
changements de fréquence allélique. C’est vrai la dérive génétique peut
grandement impacter les fréquences allélique, problème l’exemple de
Gengis Khan n’est pas vraiment celui d’une dérive génétique tout comme
elle n’est pas vraiment l’exemple d’un cas de sélection naturelle!
Mais
alors c’est quoi? Je n’ai pas trouvé de terme approprié pour décrire la
chose, tout ce que nous pouvons dire c’est que parfois, notamment au
sein de l’espèce humaine, certains allèles peuvent se répandre
massivement pour des raisons politiques, sociales et/ou militaires, sans
que les dits allèles n’aient un quelconque effet phénotypique conférant
un quelconque avantage aux organismes qui les possèdent! Certes les
plus avisés ont déjà entendu parler de «Genetic Hitchhiking» ou «Genetic Draft»,
c’est-à-dire d’allèles neutres ou même faiblement délétères augmentant
en fréquence parce qu’associés à des allèles conférant eux de réels
avantages à l’organisme. Mais ici c’est encore différent car nous
parlons donc d’allèles augmentant massivement en fréquence pour des
raisons autre, à savoir ici sociales ou politiques bref pour des
caractéristiques acquises et non innées. Ainsi cette année il y avait
une intéressante publication sur une mutation nommée EDAR370A (qui donc
est un allèle spécifique du gène nommé EDAR) responsable de certaines
caractéristiques physiques de nombreux asiatiques (notamment une
poitrine féminine réduite, des cheveux plus épais et un
nombre plus important de glandes sudoripares) [1],
et qui aurait par le passé c’est-à-dire il y a moins de 30'000 ans,
rapidement augmenter en fréquence. Bien évidemment les chercheurs ont
tout de suite poser l’hypothèse voulant que l’allèle se serait répandu
via un mécanisme sélectif mais est-ce vraiment le cas? Alors sélection
naturelle, dérive génétique, «Genetic Draft» ou simple expansion de
l’allèle suite à des expansions démographique ayant des causes purement
«culturelles»? On ne peut pas vraiment le savoir!
Carte
présentant la distribution géographique de l’allèle EDAR370A! Comment
expliquer l’expansion de la mutation EDAR370A en Asie de l’Est? La
seule réponse honnête que l’on peut donner est qu’on ne sait pas
pourquoi cet allèle s’est répandu!
Bref dans
certains cas ce n’est pas de la dérive génétique mais ce n’est pas
vraiment de la sélection naturelle non plus, donc c’est….Je laisse les
éventuelle personnes avisées donner le terme adéquats à ces événements
particuliers impactant de manière importante la distribution des allèles
au sein des populations humaines ou non.
La sélection hiérarchique de SJ. Gould, une insipide pirouette rhétorique?
Stephen Jay Gould était capable du meilleur comme du pire!
La présente question mérite également d’être posée en effet dans ce précédent article
j'avais exposé et même, à mes dépends, pris partie en faveur de la
Théorie hiérarchique de Stephen Jay Gould. Et comme je pouvais m’y
attendre ma connaissance virtuelle précédemment mentionnée, n’y est pas
allé par quatre chemins en soulignant que la théorie hiérarchique de SJ.
Gould, celle consistant à considérer les espèces comme des entités
individuelle en parlant de «Sélection de l’Espèce», semble avant tout un
insipide abus de langage rhétorique comme son histoire de «poissons
optimal» opposé au «poisson médiocre» aux pages 929 et 930 de son «Opus Magnum».
[2] Ces abus de langage rhétorique venant probablement du fait que SJ.
Gould en tant que paléontologue collait des termes comme «naissances»,
«durée» de vie et «mort» sur les espèces qu’il identifiait dans le
registre fossile (on peut rajouter que déterminer des espèces dans le
registre fossile n’est pas sans poser certains problèmes). Or si ces
termes peuvent paraître légitime comme illustrations métaphoriques c’est
autre chose en matière de concept théorique. Certes j’avais mentionné
l’exemple des tigres infanticides en montrant que si la sélection
naturelle favorisait individuellement les tigres tuants les petits qui
n’étaient pas de lui, il maximisait alors son succès reproductif mais
que cela pouvait en contrepartie nuire à l’espèce à partir du moment que
celle-ci voit ses territoires disponibles se réduire dangereusement.
Problème j’avais omis qu’au final la sélection se pratique néanmoins sur
les individus et non pas sur l’espèce entière sachant que dans mon
exemple le tigre infanticide voit certes son succès reproducteur
augmenté mais en contrepartie et toujours au niveau de l’individu, le
tigre dont les petits ont été tués voit son succès reproducteur
diminuer. Dit autrement avons-nous besoin d’une conception hiérarchique?
Peut-être, encore faudrait-il la définir mieux que l’a fait SJ. Gould,
ce dernier se laissait souvent aller à de pompeuses et illisibles
digressions rhétoriques. De plus même en admettant qu'un fait connu, à
savoir que l’air de répartitions des populations d’une espèces, les flux
de gènes entre elles, etc, etc..., puisse avoir un impact positif ou
négatif sur le succès à long terme de la dite espèce, au final ce sont
toujours les individus qui sont soumis à des pression sélectives, ce
sont les individus qui sont adaptés ou non à d’éventuels changements de
milieux et qui laissent in fine ou non des descendants.
Je
m’arrêterais là pour la brève critique de ce qui fut probablement le
pire de SJ. Gould par opposition à ses intéressantes réflexions sur les
contraintes développementales et ses critiques du «programme adaptationniste».
Toi aussi repousse les chemtrails avec du vinaigre!
Ben
oui après avoir admis mes erreurs et bourdes autant soulager mon égo
blessé en rappelant qu’il y a pire que ma petite personne (oui je sais
il y a aussi mieux beaucoup mieux même), ci-dessous une vidéo qu’avait
généreusement posté CerberusXt de Nioutaik, montrant une femme pensant repousser les méchants pas beaux chemtrails situés à des kilomètres (à haute altitude) de sa maison, en giclant de l’acide acétique dans son jardin!
Top 6 des théories du complot les plus ridicules du monde
À ce titre notez l'état de la pelouse de la dame! Coïncidence? Je ne pense pas! De quoi douter de l’espèce humaine!
Références:
[1] Yana G. Kamberov et al (2013), Modeling Recent Human Evolution in Mice by Expression of a Selected EDAR Variant, Cell
[2] Stephen Jay Gould (2002), La structure de la théorie de l’évolution, Éditions Gallimard 2006
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