samedi 11 juin 2011

Origine de l'Homme: Réponse à Bernard Lugan

Le présent message est une réponse adressée au communiqué de l'historien Bernard Lugan concernant l'origine de l'homme. Il est nécessaire de rappeler que ma réponse à Bernard Lugan concerne un thème spécifique qui est celui de la paléoanthropologie et plus exactement celui de l'origine de l'homme moderne. Aussi sachant que ce thème n'est pas directement le domaine professionnel de Bernard Lugan, il est nécessaire de rappeler que ma réfutation détaillée des propos de ce dernier en ce qui concerne les origines de l'homme, ne constitue pas une remise en question de la crédibilité de ses travaux en ce qui concerne l'histoire africaine dont Bernard Lugan est, rappelons-le, un spécialiste. Je le précise d'avance pour éviter  toute confusion quand à la portée de ma présente réponse, celle-ci se limitant à la question de l'origine de l'homme moderne.

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Monsieur Lugan bonjour

J’ai lu avec intérêt votre communiqué sur l’origine de l’homme et plus précisément sur l’origine de l’homme moderne (Homo sapiens). Je l’ai lu avec intérêt mais en ayant donc été pour le moins surpris par le dénigrement pour le moins prononcé auquel vous vous adonnez à l’encontre des théories dites de l’«Out of Africa» et de « l’Ève africaine », théories que vous rejetez au rang d’idéologies défuntes.

Oui cela m’a surpris tout d’abord parce que contrairement à ce que vous dites la théorie dite de l’«Out of Africa» tout comme celle de «l’Éve africaine» (plus exactement «l’Ève mitochondriale») ne sont pas des idéologies mais bel et bien d’authentiques théories scientifiques, ensuite parce qu’elles ne sont nullement défuntes mais au contraire on ne peut pas plus vivantes.

Ainsi dans mon présent message je prends le temps de répondre de manière détaillée à votre communiqué avec plusieurs références récentes, sur la question de l’origine de l’homme moderne et des dernières avancées sur ce sujet.

D’entrer dans votre communiqué vous parlez d’un hallucinant «bourrage de crâne» scientifique autour du paradigme du « Out of Africa » (le ton est donné!) et vous citez une déclaration d’Yves Coppens où celui-ci semble adhéré au modèle multirégional (ou multicentrique).

«Je ne crois pas que les hommes modernes aient surgi d’Afrique il y a 100 000 à 60 000 ans (…) Je pense que les Homo sapiens d’Extrême-Orient sont les descendants des Homo erectus d’Extrême-Orient». Yves Coppens
Fort bien, Yves Coppens privilégie aujourd’hui le modèle multirégionale, soit. Mais l’opinion d’Yves Coppens à ce sujet est-elle réellement la plus objective au regard des recherches récentes? J’y reviens plus bas, mais d’abord revenons sur lles propos de votre communiqué monsieur Lugan.

Comment serait-il d’ailleurs possible de continuer à soutenir que les Asiatiques ont une origine africaine quand, dans une Chine peuplée en continu depuis 2 millions d’années, les découvertes s’accumulent qui mettent en évidence la transition entre les hommes dits archaïques et l’Homme moderne dont les Chinois actuels sont les très probables descendants (Dong, 2008 : 48). Il en est de même avec les Européens. Bernard Lugan

En fait si l’on continue à soutenir une origine africaine récente des populations asiatiques actuelles c'est tout simplement parce que c’est ce que nous indiquent diverses études génétiques!

Le fait que l’Asie ait été peuplé par des représentant du genre Homo depuis 2 millions d’années ne signifie pas qu’il n’y a pas eu plusieurs « ruptures » au cours de ce peuplement. Car sur 2 millions d’années il y a probablement dû y avoir diverses migrations, en provenance d’Afrique mais aussi en sens inverse, ainsi que diverses fluctuations démographiques. La présence ancienne d’hominidés de type Homo erectus en Asie n’exclue donc pas des migrations relativement récentes d’Homo sapiens en provenance d’Afrique et supplantant petit-à-petit les population d’hominidés présentes en Asie depuis fort longtemps.

Mais donc pour déterminer au mieux l’histoire des populations asiatiques et plus généralement de l’ensemble des populations humaines actuelles, on dispose aujourd’hui des formidables outils de la biologie moléculaire. Au cours des deux dernières décennies, les analyses toujours plus détaillées du génome de diverses populations humaines, mais aussi de certains hominidés fossiles, ont amené des éclairages surprenants qui permettent de répondre en partie à la question de la véracité des modèles « Out of Africa » et « Multiregional Origins ».


Le Triomphe du paradigme «Out of Africa»

Premièrement la contribution génétique des asiatiques actuels (et des européens également soit dit en passant) est essentiellement africaine. Les analyses portant sur l’ADN mitochondrial (j’y reviens plus bas avec la question de «l’Ève africaine»), le chromosome Y, nous indiquent tous les deux une origine africaine. L’analyse du reste du génome nous indique également une ascendance essentiellement africaine mais nous je l'explique plus bas, avec une nuance des plus intéressantes.

En effet tout d’abord une origine africaine récente de l’homme moderne est soutenue par des études montrant que non-seulement la diversité génétique présente en Afrique dépasse de loin celle des autres continents, mais qu’en plus cette même diversité diminue au fur et à mesure que l’on s’éloigne du continent africain [1], plus spécifiquement de l’Afrique subsaharienne. Et cela se confirme par une étude ayant démontré la même répartition de la diversité humaine avec cette fois des variables phénotypiques [2]. Ces études nous montrent en effet que la diversité génotypique et phénotypique se recoupent et donc soutiennent un modèle de peuplement où une population présente initialement sur le continent africain, a quitté ce dernier, puis colonisé l’Eurasie très récemment (il y moins de 100'000 ans et probablement à coup de vagues de migrations successives). Au fur à mesure que les populations en provenance de l’Afrique s'éloignaient de cette dernière par migrations de sous-populations relativement restreintes, il y a donc eu perte de la diversité génétique par «effet fondateur».


En haut en (a) une carte de la diversité phénotypique, plus on s’éloigne de l’Afrique subsaharienne plus la diversité phénotypique diminue (couleur foncée). En bas en (b) une carte de la diversité génétique, là encore plus on s’éloigne de l’Afrique subsaharienne plus la diversité génétique diminue. Ces deux type de données se recoupent et correspondent avec la prédiction faite avec le scénario nommée « Out of Africa », elles appuient également sur d’autres données portant sur l’ADN mitochondriale et le chromosome Y et aboutissant aux mêmes conclusions!

Si il est vrai que certains ont voulu expliquer la plus grande diversité génétique présente en Afrique non pas au travers d’une expansion récente d’Homo sapiens mais simplement par le fait que le continent africain aurait été d’avantage peuplé durant la préhistoire, ce scénario alternatif n’explique cependant pas ou alors très mal (c’est-à-dire pas autrement que par un scénario fort peu probable), le fait que nous ayons une véritable graduation où la diversité génétique comme phénotypique, diminue tous deux de concert au fur et à mesure que l’on s’éloigne du continent africain (voir les figures précédentes)!

Ainsi le fait que les populations d’Asie sont issues d’une expansion africaine récente (mais cependant probablement constitué de plusieurs vagues migratoires), est aujourd’hui une chose bien étayée et l’idée que les populations d’Homo erectus présentes en Eurasie depuis fort longtemps aient évolué indépendamment des populations africaines, vers Homo sapiens, ne résiste donc pas aux données génétiques mentionnées précédemment.


Que reste-il du paradigme multirégional ?


Et donc Monsieur Lugan lorsque vous parlez du modèle « Out of Africa » comme étant mort et enterré par des éléments de preuves en faveur du modèle « multirégional », vous vous méprenez alors complètement! En réalité c’est plutôt le contraire! À ce jour nous pouvons déjà affirmer que le modèle multirégional dans sa forme la plus poussée, c’est-à-dire le modèle voulant que les Homo erectus d’Asie ont évolué de manière totalement indépendante, des populations africaines, vers Homo sapiens (voir Carleton Stevens Coon), est un modèle définitivement mort et enterré!

Certes les tenants du modèle multirégional ont depuis largement adoucit leur modèle initial en affirmant que pareille évolution parallèle aurait été possible avec un flux de gènes suffisamment constant entre l’Afrique et la partie la plus orientale de l’Eurasie. Certes de pareils flux de gènes sont possibles et ont même probablement eu lieu en parti au travers de vagues de migrations irrégulières au cours de 2 millions d’années de peuplement de l’Eurasie par les représentants du genre Homo. Mieux nous pourrions donc nous référer aux travaux du généticien Alan R. Templeton, pour qui il existerait certaines variations du génome des populations humaines actuelles dont l’origine ne peut pas être expliquée par une origine africaine récente et unique. Alan R. Templeton pense qu’il a dû existé des flux de gènes entre l’Eurasie et l’Afrique depuis longtemps (sortie d’Afrique et retours en Afrique) [3] et que récemment encore il y a dû y avoir des mélanges entre Homo sapiens venus d’Afrique et Hominidés (peut-être des hominidés de type Homo erectus) asiatiques.

Ainsi selon Alan R. Templeton il existerait réellement une continuité régionale en Asie. Le problème est de déterminer l’ampleur de cette continuité régionale, car nous l’avons vu des données génétiques solides montrent une contribution essentiellement africaine, par ailleurs les conclusions de Templeton ont fait l’objet de critiques [1] [6] rappelant les éléments en faveur d’une origine africaine récente de l’homme moderne sans pour autant rejeté toute possibilité de métissage entre les nouveaux arrivant venus d’Afrique et les hominidés installés en Eurasie depuis longtemps. C’est d’ailleurs ce dernier point qui a récemment fait l’objet d’une confirmation des plus fascinantes!

« Out of Africa » Oui! Mais pas seulement!

Récemment deux études ont amené un éclairage nouveau sur l’expansion de l’homme moderne en Eurasie, cet éclairage a été permis par l’extraction d’ADN Néanderthalien ainsi que de l’ADN d’une dent appartenant à un Hominidé inconnu vieux d'environ 41'000 ans nommé Hominidé de Denisova.


En comparant l’ADN de l’homme de Néanderthal avec celui d’individus contemoporains provenant d’Afrique (Yoruba et San), de Papouasie Nouvelle-Guinée, d’Europe et de Chine, il fut établie que l’ADN des non-africains ainsi échantillonnés, ont des variations génétiques commune avec Néanderthal que ne partagent pas l’échantillonnage africain! [7] Cette constatation ne peut s’expliquer que par deux scénarios.

(A) Ce premier scénario du haut stipule que l’ancêtre commun de Néanderthal et d’Homo sapiens disposait d’un certains polymorphisme génétique (point et ligne rouges) réparti de manière différentes au sein des différentes sous-populations de ces ancêtres communs en Afrique. En quittant l’Afrique les Néanderthaliens ont gardé une part particulière du polymorphisme génétique en question (l’effet fondateur aurait fixé celui-ci chez les néanderthaliens). Puis pendant ce temps les hominidés restés en Afrique évoluent vers l’homme moderne. Lorsqu’une partie de ces hommes modernes quittent l’Afrique, il s’avère qu’il s’agit d’une sous-population ayant retenu les mêmes variant que ceux des ancêtres des Néanderthaliens, à l’inverse les populations humaines restées en Afrique verront se fixer d’autres variant génétiques, donc une autre «partie» du polymorphisme génétique initiale.

(B) Ce deuxième Scénario stipule simplement qu’après leur séparation, les ancêtres de Néanderthal et de Sapiens ont acquis des variations génétiques différentes. Lorsque des Homo sapiens quittèrent l’Afrique il se mélangèrent dans une certaine mesure avec des Néanderhtaliens et ont donc une petite partie du génome (entre 1% et 4%)* des hommes de Néanderthal persiste dans le génome des populations non-africaines actuelles, quand bien même la contribution génétique reste essentiellement africaine.


Notons que le second scénario (B), à savoir celui d’un mélange avec des Néanderthaliens est le scénario le plus parcimonieux et donc le plus probable. Et mieux encore l’ADN extrait de la dent de l’Hominidé de Denisova allait à son tour révéler deux choses des plus intéressantes.

1. L’Hominidé de Denisova serait phylogénétiquement plus éloigné de l’homme moderne que ne l’était Néanderthal. [8]

2. Les Mélanésiens actuels partagent des variations génétiques communes avec l’homme de Denisova qui n’ont pour l’instant pas été retrouvé chez d’autres populations humaines. [9]

Cette image est tirée de la récente étude précdemment citée [9]. Ce schéma illustre à la fois les probables cas de métissages qu'il y a eu avec certains Néanderthaliens et les ancêtres des populations non-africaines actuelles (flèche f2) et les probables cas de métissages qu'il y eu entre les ancêtres des mélanésiens actuels et des hominidés appartenant à la même lignée que l'Homme de Denisova. Ainsi malgré une contribution génétique essentiellement africaine confirmant le scénario nommé «Out of Africa», les populations d'Homo sapiens venues d'Afrique se sont vraisemblablement métissés dans une certaines mesure avec des hominidés présents sur le continent eurasiatique depuis longtemps.



Notons également la distance géographique importante existant entre le lieu où fut trouvé la dent de l'Homme de Denisova et l'emplacement géographique des mélanésiens actuels [21]. Cela donnant une idée de l'importance qu'on pu avoir les migrations des différentes populations humaines au cours de la préhistoire. Nous noterons également que la zone de métissage entre néanderthal est Homo sapiens est supposé avoir eu lieu au Moyen orient [7]. Ces métissages sont estimés avoir eu lieu il y a moins de 100'000 ans c'est-à-dire lors de l'expansion d'Homo sapiens hors d'Afrique comme le confirme d'autres données génétiques déjà mentionnées.

Donc cela signifie selon toute vraisemblance qu’il y aurait eu métissage entre les ancêtres des Mélanésiens actuels et des représentants de la lignée humaine à laquelle appartient l’Hominidé de Denisova! Les Mélanésiens ayant retenu une partie du génome (entre 4% et 6%)* de la lignée humaine à laquelle appartenait l’homme de Denisova.

Donc de toute évidence il y aurait bel et bien eu des mélanges entre les Homo sapiens venus d’Afrique et les hominidés présents en Asie! Notons toutefois que l’identité de l’Hominidé de Denisova demeure à ce jour, inconnue. Peut-être s’agit-il d’un représentant d’une forme asiatique d’Homo erectus et peut-être pourrons-nous dans un avenir proche démontrer que les populations de l’Est de l’Asie (notamment les chinois) partagent eux-aussi une petite portion de leur génome avec des Homo erectus asiatiques. Il est important de noter concernant ce dernier point qu’il est tout à fait légitime à la base de penser que les asiatiques actuels aient des ancêtres parmi les homo erectus asiatiques, ancêtres dont ils auraient même hérité certaines caractéristiques physiques tel que les incisives en pelles, d’ailleurs il existerait selon certains paléontologues chinois une réelle continuité entre les Homo erectus asiatiques et les asiatiques actuelles et qui serait donc bel et bien en faveur d’une continuité régionale [10] [11].

Seulement voilà, les données génétiques montrant l’existence de croisement entre les Homo sapiens venus d’Afrique et les hominidés d’Eurasie, continuent à soutenir une contribution génétique essentiellement africaine. Ces deux extraits de l’étude mentionnée précédemment mettant en avant de probables cas de métissages entre Homo sapiens et l’homme de Néanderthal sont clairs à ce sujet!


«Ainsi, alors que le génome de Neandertal représente un défi pour la version la plus simple du modèle "Out-of-Africa" dans les origines de l'homme, elle continue de soutenir l'idée que la grande majorité des variations génétiques qui existent à des fréquences appréciables en dehors de l'Afrique proviennent d'Afrique, avec la propagation des humains anatomiquement modernes.»

[…..]

«L'analyse du génome de Neandertal montre qu'ils sont susceptibles d'avoir eu un rôle dans l'ascendance génétique des êtres humains d'aujourd'hui en dehors de l'Afrique, bien que ce rôle a été relativement mineur, étant donné que seul un petit pourcentage du génome des populations situées hors d'Afrique provient de Néandertaliens

Richard E. Green and al (2010), A Draft Sequence of the Neandertal Genome, Science

Effectivement les données mettant en avant l’existence d’un métissage des Homo sapiens venus d’Afrique avec des Hominidés déjà présents en Eurasie, ne remettent pas en question les données génétiques pointant une origine africaine de l’homme moderne comme l’on montré d’autres études précédemment citées. [1] [2] [6].


Cela rend donc pour le moins incompréhensibles l’idée apparemment défendus par certains paléontologues chinois selon laquelle les Homo erectus asiatiques auraient évolués indépendamment des Hominidés africains, vers Homo sapiens. D’ailleurs certains chercheurs critiquent à juste titre ces conclusions pour le moins hâtives [12].


Et pour cause la mise en avant de probables cas de métissages entres les Homo sapiens provenant d’Afrique et les hominidés peuplant l’Eurasie, nous amène à avoir une nouvelle interprétation des fossiles chinois semblant selon certains trahir une continuité entre les Homo erectus asiatiques et les hommes modernes. Cette continuité pouvant tout simplement trahir non pas une évolution parallèle vers Homo sapiens indépendante de celle qui a eu lieu en Afrique, mais des mélanges entre homme modernes originaires d’Afrique et Homo erectus asiatiques! Notons par ailleurs que l'évolution étant buissonnante l'idée selon laquelle il y aurait eu des évolutions parallèles et indépendantes sur différents continents en direction d'Homo sapiens, demeure pour le moins très improbables, et même si cela est théoriquement possible sur le plan morphologique cela ne tient pas face aux constatations génétiques. Lorsque deux populations sont séparées pendant longtemps elles tendent à diverger génétiquement, or nous l'avons vu les données génétiques mises en avant par diverses études pointent vers une origine récente, commune et africaine des différentes populations d'Homo sapiens actuelles. Enfin notons également le fait que les croisements et flux de gènes entre espèces proches sont des choses relativement communes dans la Nature [26]. Par exemple l'ours polaire (Ursus maritimus) et l'ours brun (Ursus arctos), se croisent de manière sporadiques lorsqu'ils viennent parfois à se rencontrer. Et même si leur ancêtre commun est estimé à une date similaire voir même plus ancienne, que ne l'est l'ancêtre commun d'Homo sapiens et de Néanderthal [27], l'ours polaire et l'ours brun ont des hybrides fertiles, cela permettant l'existence, même si limitée, d'un flux de gènes entre ces deux populations d'ours. Aussi au fond rien de surprenant dans le fait qu'Homo sapiens se soit métissé avec l'Homme de Néanderthal et avec d'autres Hominidés, lors de son expansion hors d'Afrique.

Certes il y aurait donc dans un sens bel et bien une continuité régionale, me direz-vous, avec peut-être même certaines caractéristiques physiques que les asiatiques auraient retenues de leurs ancêtres Homo erectus. Mais donc Monsieur Lugan ce ne serait pas réellement une évolution parallèle et indépendante de celle ayant eu lieu en Afrique, vers Homo sapiens. Au contraire il y aurait eu une véritable rupture avec migrations d’Homo sapiens en provenance d’Afrique, remplaçant peu-à-peu les Homo erectus asiatiques et les Homo neanderthalensis européens, diluant leur contribution génétique à une petite portion du génome, et expliquant pourquoi les populations d’Asie actuelles sont elles-mêmes d’ascendance africaine et récente comme en témoigne de manière claire leur génome. [13] [14] [15] Et donc oui les populations humaines actuelles sont toutes d'origine africaine et récente!

Ainsi selon toute vraisemblance nous avons bel et bien une expansion relativement récente d’Homo sapiens en provenance d’Afrique, cette expansion a comporté plusieurs vagues migratoires qui ont à terme remplacé les populations d’hominidés d’Eurasie tout en les assimilant en partie.

Les importantes découvertes archéologiques qui ont permis une totale révision des modèles anciens ne sont pas des nouveautés pour les lecteurs de l’Afrique Réelle. Dans un dossier publié dans le numéro 11 du mois de novembre 2010, il a ainsi été montré que l’Homme moderne, qu’il soit asiatique, européen ou africain est issu de souches locales d’hominisation ayant évolué in situ. Un peu partout dans le monde, nous voyons en effet et clairement des Homo erectus se « sapiensiser » et donner naissance à des lignées locales, peut-être les plus lointains marqueurs des « races » actuelles.
Ces « sapiensisations » observables à la fois en Asie, en Europe, dans le monde méditerranéen et en Afrique, réduisent à néant le postulat du diffusionnisme au profit de l’hypothèse multi régionaliste que je défends depuis de nombreuses années. Les découvertes qui s’accumulent, de la Georgie [4] à l’Espagne [5], de la Chine au Maroc ou encore d’Israël à l’Australie et à la Mongolie vont ainsi toutes dans le sens d’hominisations indépendantes de (ou des) l’hominisation africaine. Bernard Lugan

Non monsieur Lugan, là vous vous trompez hélas lourdement!

Je reviens sur les deux publications scientifiques que vous mentionnez ici [4], [5]. La première publication que vous mentionnez [4], ne concerne pas l’origine de l’homme moderne à proprement parler mais les premiers représentant du genre Homo retrouvé hors d’Afrique, à savoir en Eurasie et plus précisément en Géorgie, or cela ne constitue nullement une preuve en faveur de l’hypothèse multirégionale, c’est-à-dire de l’apparition indépendante en plusieurs lieux du globe (Afrique , Europe et Asie) d’Homo sapiens.

L’étude que vous mentionnez traite donc de ces premiers représentant eurasiatiques du genre Homo présents en Georgie et parfois nommés Homo georgicus. Ces hominidés datent d’il y a environ 1.8 millions d’année et présentent à la fois des caractères basaux (ou plus mal dit «primitifs») rappelant ceux d’Homo habilis et des caractères plus dérivée (ou plus mal dit «modernes») similaires à ceux d’Homo erectus (parfois aussi appelé Homo ergaster pour sa variante africaine). Vous pouvez également vous référez à une très intéressante interview du paléoanthropologue Fred Spoor dans la revue La Recherche, au sujet des fossiles de Géorgie [28].

Or ce qui est intéressant avec la présence de ces premiers représentant du genre Homo en Eurasie, est qu’ils sont que faiblement plus récents que les plus anciens Homo erectus africains (qui comme déjà dit sont parfois nommés Homo ergaster). Or une récente étude paru pas plus tard que ce printemps 2011 [16], suggère que Homo erectus aurait pu évolué en Eurasie à partir d’Hominidés de type Homo habilis ayant quitté l’Afrique plus tôt. Les hominidés de Géorgie ferait parti, selon cette hypothèse, de la souche d’hominidé basaux ayant donné naissance à Homo erectus en Eurasie. Puis alors que Homo erectus a continué son expansion en Eurasie, certains seraient retourné en Afrique. Et cela restant bien évidemment cohérent avec une origine africaine de l’homme moderne puisque ce serait donc à partir d’Homo erectus qui sont retournés en Afrique que serait apparu Homo sapiens c’est-à-dire nous-mêmes!

Bien évidemment cette hypothèse tout à fait intéressante et plausible demeure très incertaine car pouvant encore être potentiellement contredite par la découverte d’Homo erectus africains beaucoup plus anciens que les hominidés de Géorgie. Néanmoins si cette hypothèse s’avérait vraie, il s’avérerait donc qu’après une importante hominisation en Afrique, allant de notre dernier ancêtre commun avec les chimpanzés, aux premiers représentant du genre Homo de type Homo habilis, une étape particulière de l’hominisation se serait ensuite déroulé hors d’Afrique, celle-ci ayant précédé une nouvelle diversification (où Homo erectus se serait répandu en Eurasie et pour une partie à nouveau en Afrique) où la dernière phase d’hominisation ayant mené à notre espèce Homo sapiens se serait quant à elle à nouveau poursuivit en Afrique.

Les découvertes des Hominidés de Dmanisi sont donc extrêmement intéressantes et ouvrent la voie à de nouvelles hypothèses mais en aucune manière elles n’amènent de soutient probant en faveur du modèle multirégional voulant que Homo sapiens serait apparu indépendamment dans différentes parti du monde.

Il en va de même pour la deuxième étude que vous citez [5] et qui ne prétend nullement que Homo sapiens aurait évolué en Europe indépendamment des populations africaines. Non cette étude montre simplement que des représentants du genre Homo (ici nommés Homo antecessor) sont arrivé en Europe il y a plus de 1.2 millions d’années. Ces Hominidés sont d’ailleurs peut-être les ancêtres d’Homo neanderthalensis, ces derniers ayant disparu en Europe il y a tout au plus 30'000 ans et peut-être bien moins alors que Homo sapiens colonisait le continent européen.

Bref rien qui ne remette ici en cause le modèle dit «Out of Africa» toujours soutenu de manière solide mais avec des variantes, par les données génétiques discutées précédemment! Pourtant malgré cela vous poursuivez et terminez votre communiqué à coup d’affirmations que l'on ne peut hélas que qualifier de totalement fausses.

Cette déferlante ayant fait céder les fragiles digues dressées par la pensée unique, ses derniers défenseurs en sont réduits à jongler avec les faits. Le célèbre généticien André Langaney n’a ainsi plus qu’un pauvre argument à opposer aux nombreuses et très sérieuses études faites en Chine puisqu'il ne craint pas d'écrire : « Des scientifiques orientaux au nationalisme mal placé veulent à toute force que l’homme de Pékin ou d’autres fossiles chinois soient leurs ancêtres » (Sciences et Avenir, page 63). Fin du débat !

Le dossier de Science et Avenir constitue une étape essentielle dans la libération des esprits car il va toucher le plus grand nombre. En dépit d’inévitables scories idéologiques qui font surface ici ou là, et de concessions appuyées au politiquement correct, sa publication signifie qu’il n’est désormais plus possible de cacher au grand public une vérité que les spécialistes connaissaient mais qu’ils conservaient prudemment dans leurs tiroirs afin de ne pas désespérer le « Billancourt de la paléontologie »… La théorie de « l’Eve africaine » et celle d’ « Out of Africa » peuvent donc être désormais rangées dans le rayon des idéologies défuntes, quelque part entre la « lutte des classes » et le mythe de la «colonisation-pillage». Bernard Lugan

Non Monsieur Lugan, non!

La théorie de «l’Ève africaine» (ou plus exactement théorie de «l’Ève mitochondriale) et celle appelée «Out of Africa» ne sont pas des idéologies mais d'authentiques théories scientifiques et elles ne sont pas défuntes mais au contraire sont on ne peut pas plus vivantes!

Tout d’abord la théorie de l’Ève africaine ou plus exactement de l’Ève mitochondriale est une théorie se basant sur des données on ne peut pas plus concrètes, à savoir l’ADN mitochondriale ou ADNmt (mtDNA en anglais). Pour comprendre sur quoi se base la théorie de l’Ève mitochondriale vous devez vous rappelez que celui-ci n’est transmis que par la mère, les hommes ne transmettent pas l’ADN de leur mitochondries. Cela veut dire que l’ADN des Mitochondries ne se recombine pas lors de la reproduction sexuée, contrairement à l’ADN celui de la quasi-totalité de notre génome (l’ADN présent dans le noyau de nos cellules).

Ainsi l’ADN mitochondriale a été étudié au sein des diverses populations humaines pour tenter de déterminer au mieux où et quand se situe la dernière femme humaine dont descendent toutes les Mitochondries des populations humaines actuelles. Appelé Ève mitochondriale, cette femme est un ancêtre commun à tous les humains actuelle et la seule de son époque à nous avoir laissé ses mitochondries jusqu’à aujourd’hui.


 
L’ADN mitochondriale ne se transmet que par la mère. Cela ne veut pas dire que l’Ève mitochondriale est la seule femme à avoir eu une descendance jusqu’à aujourd’hui. En revanche cela veut dire que c’est la seule femme de son époque à avoir pu laisser son ADN mitochondriale via une descendance féminine.

En tenant compte du taux de mutation estimé dans les mitochondries et en analysant le génome des mitochondries des populations humaines du monde entier, les chercheurs sont ainsi capables de restituer un arbre phylogénétique des mitochondries au sein de l’espèce humaine et d’estimer la date et la location géographique probable, du dernier ancêtre commun des mitochondries c’est-à-dire l’Ève mitochondriale!

Or comme vous l’avez peut-être déjà deviné les données génétiques analysées nous donnent comme résultat un Ève mitochondriale ayant vécue en Afrique entre 150'000 et 200'000 ans!

Arbre phylogénétique de l’ADN mitochondrial tiré d’une récente étude datant de 2009 [17] Comme on le voit clairement, il y a une plus grande diversification de l’ADN mitochondriale au sein des populations africaines. L’ADN mitochondriale des autres régions du monde, Eurasie comprise, ne constitue qu’un sous-ensemble d’une diversité essentiellement africaine. Cela signifie donc que selon toute vraisemblance, l’ADN mitochondriale à commencer à se diversifier en Afrique, il y a déjà près de 200'000 ans selon cette étude, puis certains Homo sapiens ont quitté l’Afrique il y a environ 60'000 à 70'000 ans (ce qui n’exclue pas des migration hors d’Afrique plus anciennes mais donc celles-ci n’ont pas abouti à la transmission de l’ADN mitochondriales jusqu’à aujourd’hui). Cette migration récente étant à l’origine de l’ADN mitochondriales des populations non-africaine actuelles.


Si la période exacte à laquelle vivait l’Ève mitochondriale est sujette à une marge d’erreur de plusieurs dizaines de milliers d’année, elle n’est certainement de loin pas aussi ancienne que les premiers représentant du genre Homo en Eurasie, au vue de l’arbre phylogénétique laissé par l’analyse des mitochondrie l’hypothèse qui est de loin la plus parcimonieuse est que l’Ève mitochondriale est originaire d’Afrique et plus exactement d’Afrique de l’Est!

Et pour encore d’avantage enfoncer le clou de cette démonstration l’on peut mentionner quelques comparaisons intéressante avec nos plus proches cousins que sont les gorilles, les chimpanzés et les bonobos en revenant là aussi sur l’analyse de leur ADN mitochondrial, les résultats sont des plus intéressants [18].

Les hommes les plus distants entre eux le sont au minimum quatre fois moins que deux gorilles le sont entre eux. Certes, les différentes branches ne sont pas échantillonnées avec la même intensité et l'on peut remarquer que les hommes modernes le sont beaucoup mieux (811 individus) que les gorilles (26) ou les ourang-outans (3). Mais la conclusion n'est pas affecté par ces inégalités, Au contraire, c'est en dépit de ce très fort échantillonnage humain que l'on trouve une si faible diversité génétique relative chez l'homme.
Image et texte tirés du Guide critique de l'évolution, sous la direction de Guillaume Lecointre Éditions Belin 2009. L’étude originale d’où provient le schéma ci-dessus en question est disponible dans les références [18]


Bref pour ne reprendre que les chimpanzés, il apparait clairement que leur ADN mitochondrial est bien plus diversifié que le nôtre, ce qui implique pour les chimpanzés une Ève mitochondriale bien plus ancienne que la nôtre.

Nous noterons également qu’une récente étude [19] portant sur des séquences du génome (donc l’ADN du noyau des cellules) de différentes populations de chimpanzés ainsi que de Bonobos, indiquent une divergence entre le chimpanzé et Bonobos vieille plus d'un million d'années et les séparations ultérieur de deux grandes populations de chimpanzés (chimpanzés de l’Afrique de l’ouest et d’Afrique centrale) vieilles de plus d'un demi-million d'années, soit considérablement plus que ce qu’on estime chez les populations humaines actuelles.

Notons enfin des études portant sur le Chromosome Y et permettant de déterminer là encore une «fourchette temporelle» quand à l’ancêtre commun de tous les chromosomes Y ayant été transmis par un homme unique nommé Adam Chromosomique. Et là encore ô surprise l’Adam Chromosomique a selon toute vraisemblance une origine africaine, et mieux encore une origine bien plus récente que celle de l'Ève africaine [20], témoignant donc d’une expansion récente de l’homme moderne en provenance d’Afrique et qui a probablement contribué de manière importante au reste du génome (voir les multiples références que j’avais déjà cité plus haut).

Bref l’Ève africaine une idéologie dites-vous? Au contraire une théorie solidement étayée, je dirais même on ne peut pas mieux étayée!

Idem pour la théorie nommée « Out of Africa » qui même si elle doit composer aujourd’hui avec de très probables cas de métissages avec des hominidés présents en Eurasie depuis longtemps, reste valide. La théorie nommée « Out of Africa » bénéficie non seulement de l'appuie des diverses données génétiques précédemment citées mais également du registre fossile. En effet les plus anciens Homo sapiens découverts à ce jour sont africains, comme nous le montre le spécimen fossile nommé Homo sapiens idaltu trouvé en Ethiopie et daté entre 160'000 et 154'000 ans [22]. Nous pouvons également citer les spécimens Omo et Omo II [23], [24], qui sont datés d'environ 195'000 ans [25]! Ainsi donc les fossiles coïncident avec les données génétiques existantes. Ainsi au vue des données génétiques existantes et de la présence d'hommes déjà passablement plus modernes et plus anciens en Afrique, les Hominidés plus récent c'est-à-dire moins de 100'000 retrouvés en Eurasie et présentant des combinaisons de traits dit archaïques et modernes, peuvent être interprétés comme étant des témoignages d'un métissages entre les hominidés présents en Eurasie depuis pas loin de 2 millions d'années et les Homo sapiens venus d'Afrique. C'est même là l'interprétation de loin la plus cohérente au regard des données génétiques, fossiles ainsi que des mécanismes ayant cours en matière d'évolution biologique.


Crâne du spécimen trouvé en Ethiopie et nommé Homo sapiens idaltu vieux de 154'000 à 160'000 ans, il demeure un des plus vieux Homo sapiens connu à ce jour.


Conclusion:

Aussi Monsieur Lugan vous vous trompez lourdement lorsque vous dites qu’André Langaney n’a plus qu’un pauvre argument à opposer aux paléoanthropologues chinois tenants du multirégionalisme, André Langaney lui-même généticien a comme nous venons de la voir, au contraire toute une série d’arguments à disposition à opposer à la thèse selon laquelle Homo sapiens serait apparu indépendamment en Afrique, en Asie et en Europe. Peut-être peut-on tout au plus reprocher à André Langaney un malheureux procès d’attention lorsqu’il parle de «nationalisme mal placé» chez certains scientifiques chinois. Cependant en tant que généticien ayant connaissances des données et études existant au sujet de l’origine de l’homme on peut comprendre que André Langaney soit pour le moins suspicieux vis-à-vis des affirmations de certains scientifiques chinois qui semblent ignorer les données génétiques existantes.

Au final je crains que ce soit bel et bien vous qui n’ayez que de pauvres arguments à opposer et qui vous adonnez qui plus est à de bien mauvais procès d’attention en reléguant des théories scientifiques pourtant sérieuses et solidement étayées au rang d’idéologies défuntes soutenu par le seul «politiquement correct». Je souhaite que mon présent message faute d'avoir changé complètement votre opinion, vous donnera matière à confronter celle-ci à des données que vous ignoriez peut-être jusqu’à alors.

En espérant que ma présente et très longue réponse n'aura pas été trop pédante.

Veuillez Monsieur recevoir mes plus cordiales salutations

* Concernant la contribution de 1% à 4% du génome des non-africains actuel par l'homme de Néanderthal et de 4%à 6% du génome des Mélanésiens par l'Hominidés de Denisova, il faut préciser d'une part qu'ils s'agit d'estimations certes fiables mais donc réalisées sur une nombre limité de variations génétiques. Cela ne veux par exemple pas dire que 1% à 4% du génome des non-africains diffère du génome des africains. Car l'Homme de Néanderthal était similaire à nous à plus de 99% et donc parmi les 1% à 4% d'ADN Néanderthaliens estimé chez les populations humaines actuels, la grosse majorité des séquences d'ADN en questions sont communes à Homo sapiens et Néanderthal donc commune aux Africain et au non-africains. Il en va bien évidemment de même pour la contribution génétique de 4% à 6% de l'Hominidé de Denisova chez les Mélanésiens actuels.

Références:

[1] Timothy D. Weaver, Charles C. Roseman (2008), New developments in the genetic evidence for modern human origins, Evolutionary Anthropology: Issues, News, and Reviews

[2] Andrea Manica, William Amos, François Balloux & Tsunehiko Hanihara (2007), The effect of ancient population bottlenecks on human phenotypic variation, Nature

[3] Alan R. Templeton (2005), Haplotype Trees and Modern Human Origins, Yearbook of physical anthropology

[4] Daniel E. Lieberman (2007), Palaeoanthropology: Homing in on early Homo, Nature

[5] Eudald Carbonell and al (2008), The first hominin of Europe, Nature

[6] Nelson J. R. Fagundes and al (2007), Statistical evaluation of alternative models of human evolution, Proceedings of the National Academy of Sciences

[7] Richard E. Green and al (2010), A Draft Sequence of the Neandertal Genome, Science

[8] Johannes Krause and al (2010), The complete mitochondrial DNA genome of an unknown hominin from southern Siberia, Nature

[9] David Reich and al (2010), Genetic history of an archaic hominin group from Denisova Cave in Siberia, Nature

[10] Hong Shang and al (2007), An early modern human from Tianyuan Cave, Zhoukoudian, China, Proceedings of the National Academy of Sciences

[11] ChangZhu Jin and al (2009), The Homo sapiens Cave hominin site of Mulan Mountain, Jiangzhou District, Chongzuo, Guangxi with emphasis on its age, Chinese Science Bulletin

[12] Richard Stone (2009), Signs of Early Homo sapiens in China?, Science

[13] Yuehai Ke (2001), African Origin of Modern Humans in East Asia: A Tale of 12,000 Y Chromosomes, Science

[14] Feng Zhang, Bing Su, Ya-ping Zhang and Li Jin (2007), Genetic studies of human diversity in East Asia, Royal Society Publishing

[15] Sohini Ramachandran and al (2005), Support from the relationship of genetic and geographic distance in human populations for a serial founder effect originating in Africa, Proceedings of the National Academy of Sciences

[16] Reid Ferring and al (2011), Earliest human occupations at Dmanisi (Georgian Caucasus) dated to 1.85–1.78 Ma, Proceedings of the National Academy of Sciences

[17] Pedro Soares (2009), Correcting for Purifying Selection: An Improved Human Mitochondrial Molecular Clock, The American Society of Human Genetics

[18] Pascal Gagneux and al (1999), Mitochondrial sequences show diverse evolutionary histories of African hominoids, Proceedings of the National Academy of Sciences

[19] Jennifer L. Caswell (2008), Analysis of Chimpanzee History Based on Genome Sequence Alignments, PLoS ONE

[20] Peter A. Underhill and al (2001), Y chromosome sequence variation and the history of human populations, Nature

[21] Ann Gibbons (2011), The species problem, Science

[22] Tim D. White and al (2003), Pleistocene Homo sapiens from Middle Awash Ethiopia, Nature

[23] Fleagle Jg, Assefa Z, Brown Fh, Shea Jj (2008), Paleoanthropology of the Kibish Formation, southern Ethiopia: Introduction, Journal of human evolution

[24] Hopkin Michael (2005), Ethiopia is top choice for cradle of Homo sapiens, Nature

[25] Mcdougall Ian, Brown, FH, Fleagle JG (2005), Stratigraphic placement and age of modern humans from Kibish, Ethiopia, Nature
[26] James Mallet (2008), Hybridation, ecological races and the nature of species: empirical evidence for the ease of speciation, Philosophical Transactions of The Royal Society

[27] Lindqvist C and al (2010), Complete mitochondrial genome of a Pleistocene jawbone unveils the origin of polar bear, Proceedings of the National Academy of Sciences

[28] Les Dossiers de La Recherche (2008), Fred Spoor : « Homo erectus africain et asiatique », La Recherche

16 commentaires:

  1. Votre article est intéréssant, malheuresement comme tous ce qui contredit les radicalistes racialistes et donc l'égo de certains il ne sera pas publié aux grandes masses.

    Je ne pense pas que lugan se préoccupe de la vérité, la seule chose qui l'intérèsse c'est d'amadouer les crétins, en vue de faire la une.

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    1. Hélas je pense également que Bernard Lugan ne remettra pas en question ses assertions sur ce sujet. Dommage il aurait pu en sortir grandit.

      Cordialement

      Hans

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  2. Je ne me risquerai pas à vous faire un "procès d'attention" (c'est en effet une expression qui n'a pas grand sens, contrairement au "procès d'intention" avec lequel visiblement vous la confondez !) car, malgré une lecture attentive de votre exposé, je n'ai pas réussi à comprendre clairement l’entièreté de vos arguments qui, je dois le dire, me dépassent quelque peu.

    Je ne me prononcerai donc pas sur la validité des dits arguments, d'autant que, dans le domaine de la paléontologie comme dans celui de la génétique, je ne ferai pas de difficulté pour reconnaître que je ne suis pour ma part qu'un modeste béotien. Par contre ce qui n'a pas échappé à mon attention, c'est l'extrême corruption de votre texte sur le plan orthographique, corruption qui sauterait aux yeux d'un simple titulaire du certificat d'étude. Il ne s'agit pas de quelques fautes d'inattention survenant de loin en loin mais de fautes nombreuses et récurrentes, souvent grossières, parsemant de façon régulière le déroulement de votre exposé. Si cela n'est sans doute pas suffisant pour invalider vos thèses sur le plan scientifique, cela trahit cependant de votre part un manque de rigueur manifeste et qui fait sur le lecteur le mieux disposé une impression très défavorable...

    J'espère que vous tirerez profit du "procès d'inattention" que je me suis permis d'instruire contre vous et que vous ferez l'effort de réviser avec attention votre prose par trop déficiente, dans l'intérêt même de sa bonne réception auprès des lecteurs dotés d’un minimum de culture.

    Australopithecus bourbonensis, le 18 mars 2014

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    1. Bonjour!

      Tout d'abord merci pour votre commentaire. Oui il faut que je me relise davantage et que je soigne davantage mon orthographe. D'un autre côté malgré toutes les fautes, mon présent post est compréhensible et ne s'apparente nullement à un langage illisible de type SMS ou autre. Enfin le fait d'avoir de la culture notamment littéraire, n'implique pas forcément d'avoir, pardonnez-moi l'expression, un balai dans le cul tel qu'on en arrive à ne pas s'intéresser aux arguments et de faire un blocage vis-à-vis d'un texte pourtant lisible, en raison de fautes d'orthographes même nombreuses au sein du texte en question. Bref il était inutile de gaspiller votre énergie dans un commentaire aussi long et qui aurait pu se résumer à «vous devriez grandement améliorer votre orthographe»!

      Cordialement

      Hans

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  3. Bonjour, intéressant mais ce sont les fautes de grammaires et d'orthographe qui rendent le texte presque incompréhensible effectivement...

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    1. Sans vouloir être impoli si le texte vous es presque incompérhensible c'est que vous avez un problème de lecture plus grave encore que mon problème d'orthographe. J'accepte volontiers les critiques qui me sont adressées concernant cette dernière, mais de là à dire que mon article serait aussi lisible que s'il avait été rédigé entièrement en langage SMS, c'est exagérer la taille du problème autant que l'aurait fait un Pêcheur Marseillais avec sa prise du jour! ;-)

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    2. Le texte est parfaitement compréhensible et j'ai appris des choses. Ensuite, rapport au psychopathe plus bas, ne jamais débattre avec les abrutis, car pour cela il faut descendre sur leur terrain et bam ils vous battent car ils le connaissent parfaitement.

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  4. Un scientifique se doit à une certaine rigueur. Rigueur de pensée, d'écriture, d'élocution, de calcul, d'observation etc...sans rigueur, tout n'est que brouillon.

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  5. Yves Coppens met au placard sa propre théorie, il y était obligé car elle craquait de toute part, mais vous osez prétendre qu'il s'est trompé ! La réalité est bien dérangeante parfois ...

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    1. Bonjour Anonyme,

      Puis-je vous demandez d'être plus concret dans vos critiques? À ce titre les articles suivants que j'avais rédigé à ce sujet, devraient également vous intéresser.

      Homo sapiens: une complexe sortie d’Afrique

      Taux de Mutation et Évolution Humaine

      Origine de l'Homme Moderne: Erreurs et sophismes de Bernard Lugan

      Vous noterez que contrairement à Bernard Lugan je ne m'arrête pas à quelques slogans ou concepts simplifiés mais je vais dans les détails. Aussi merci de lire correctement mes messages si vous souhaiter objecter quelque chose. Car la critique est bienvenue uniquement si celle-ci est constructive.

      Cordialement

      Hans

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  6. Alors, on a affaire à un pépito sous pseudonyme étymologiquement hébreux, analphabète de surcroit, qui s'abonne à des chaînes de tutoriaux capillaires pour frisées et autres débilités telles que SLG et JDG, se prenant pour un éminent scientifique. Bordel, on dirait un sketch ... Le nègre tellement mal à l'aise d'appartenir à la seule race ressemblant physiquement comme deux gouttes d'eau à des singes et qui, comme tous ses semblables, fait un complexe d'infériorité et cherche à établir une base commune pour toutes les races actuelles. Eh non bamboula, on ne provient pas tous du même endroit et nous n'avons pas tous les mêmes ancêtres. Fais-toi une raison entre deux vidéo t'aidant à confectionner ta nouvelle coiffure, révélant tes préoccupations futiles sur l'esthétique et témoignant davantage de ton malêtre. Et en plus cette chose est pro-vaccination. T'as ta carte pour l'Orgul mon salaud ;D

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    1. Bonjour,

      Je vois que tu as l'insulte facile, mais pour info, je n'ai jamais prétendu être un scientifique et je ne joue pas aux jeux vidéos. Je ne vais même te demander d'argumenter tes assertions sur les noirs car il est évident que tu n'es qu'un pathétique troll qui projette très maladroitement ton mal-être sur autrui. Et donc à moins que tu changes radicalement d'attitude tu es prié d'aller vomir ailleurs. Merci d'avance.

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    2. Le petit couplet d'entrée de jeu sur la forme en vue d'oblitérer le fond. Un classique quand on est mis dans les cordes ...

      Ai-je prétendu que "tu as prétendu que" ? J'ai dit que "tu te prenais pour", ce qui est bien loin de signifier la même chose. Affirmation que je peux étayer par la condescendance dont tu fais preuve envers tes interlocuteurs, par ton sentiment de détenir la vérité, pourtant basée sur du théorique (d'ailleurs bien mis à mal par d'autres théories) et non de l'établi, par ton aptitude à balayer d'un revers de la main les travaux d'un individu ayant donné naissance à la thèse que tu défends car il s'est rendu compte qu'elle ne tenait pas la route et que cela a déstabilisé ton petit esprit de nègre marxiste en quête d'égalité, en dépit de ce qu'ont prouvé l'Histoire et diverses sciences. Heureusement que tu ne l'as jamais prétendu, vu le manque de rigueur et de discernement de ce qui constitue tes réflexions et méthodes.

      Je ne vois pas non plus ou j'aurais fait mention d'une quelconque information affirmant que tu jouais aux jeux vidéo. C'est là encore un classique des gens dans ton genre que d'inventer des propos à leurs opposants. Sauf que dans le cas présent, le procédé n'a même pas de but détourné ... Seulement, c'est tellement ancré en vous que ça en est devenu un automatisme. Ce qui est d'autant plus risible et trahit davantage vos mécanismes malhonnêtes.

      Tu as raison, inutile de mes les demander. Qu'aurais-je d'ailleurs bien pu te répondre ? Ce n'est pas comme si moult nègres animés par leur fameux complexe d'infériorité n'avaient jamais essayé de s'accaparer l'Histoire des autres ou certains de leurs personnages (Hannibal et j'en passe), ou de manipuler certains éléments historiques, comme avait su si bien le faire l'illuminé Diop (qui finalement n'était qu'un énième nègre pleurnichard en mal de reconnaissance irrationnelle pour ses semblables, démoli par toute la communauté égyptologique rigoureuse et sérieuse), au même titre que ses disciples, etc.

      Ça aurait pu, mais une fois de plus pépito, la vérité est toute autre. Mais je pense que tes innombrables lecteurs se sont rendus compte que la vérité, ce n’est pas vraiment ce qui te préoccupe le plus, contrairement à l'entretien de ton dogme. De toute manière, à partir du moment où l'on est habité par du sentimentalisme et une croyance exacerbés, et que l'on ne fonctionne que via ces deux vecteurs, la voie vers la vérité n'est même pas envisageable comme option. Non, je ne suis pas un troll, juste un gars qui, quand il en a l'occasion, remet à leur place les petites vermines dans ton genre.

      Comme je te le disais, fais-toi une raison entre deux vidéos t'aidant à confectionner ta nouvelle coiffure, révélant tes intérêts futiles sur l'esthétique et témoignant davantage de ton mal-être. Je t'y invite car, à en croire tes données sur Youtube, ta tignasse frisée semble être ta plus grande passion aux cotés de ta quête de négritude commune à tous les êtres humains. Et n'oublie pas tes vaccins. On pourra même s'amuser à parier sur les saloperies qu'ils t'inoculeront.

      Plus sérieusement, je ne remettrai probablement plus les pieds sur ton blog, mais je guetterai avec curiosité celui de Lugan (des fois qu'il annoncerait qu'un bamboula l'aurait invité à débattre, plutôt que de lui adresser une réponse virtuelle qu'il n'a assurément pas lue et qui n'a certainement pas été lue par grand monde et vu le contenu, on ne s'en étonne pas), ainsi que les informations relatives à Coppens. Sait-on jamais qu'il annoncerait qu'un petit nègre aux capacités cognitives hors du commun lui ait fait prendre conscience qu'il avait raison avant son revirement sans queue ni tête, absolument pas objectif au vu de l'estime personnelle des nègres et de la philosophie marxiste, heu, je voulais dire, des recherches récentes.

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    3. Le petit couplet d'entrée de jeu sur la forme en vue d'oblitérer le fond. Un classique quand on est mis dans les cordes ..

      Niveau projection tu es un champion hors catégorie.

      Non, je ne suis pas un troll, juste un gars qui, quand il en a l'occasion, remet à leur place les petites vermines dans ton genre.

      Charmant!

      Je t'y invite car, à en croire tes données sur Youtube, ta tignasse frisée semble être ta plus grande passion aux cotés de ta quête de négritude commune à tous les êtres humains.

      Ok je viens d'apprendre que j'avais les cheveux frisés, ça c'est un scoop. Écoute moi bien j'ignore comment tu en est arrivé à un tel état d'hystérie, Tu serais un formidable cas d'étude pour les psychologues voir neurologue. D'ailleurs ton présent commentaire aussi ordurier m'amuse tellement que je vais le laisser ici jusqu'à que tu te fendes d'un nouvel étron. Ensuite je verrai car bon ma patience à ses limites.

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    4. J'oubliais cher commentateur anonyme que j'aime tant. Si tu souhaites débattre de manière sérieuse sur une plateforme adéquate je t'invite dans un forum via le lien suivant:

      Races, Ethnies, Génétiques, Phénotypes, etc, etc...


      Certes je t'entends déjà te déballonner en affirmant ne pas vouloir intervenir dans un forum où je suis modérateur* mais à partir du moment que tu parviens à te défaire de tes tics insultants et que tu as des arguments solides, avec références scientifiques et tout et tout, tu n'as rien à craindre. De plus tu as de la chance je suis tellement pris par le boulot en plus de ma famille, que je ne te répondrai pas trop souvent et que je ne serai pas tout le temps sur ton dos.

      Donc n'hésite pas à te lancer ô preux adversaire de l'hydre négro-marxiste, que l'inspiration soit avec toi.

      À moins bien sûr que tu ne sois déjà un membre du dit forum qui me troll, mais auquel cas je ne t'en voudrais même pas car alors c'est vraiment réussi!

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  7. Excellent cet article. J'avais lu il y a quelques années le livre "Mythe et manipulation de l'histoire africaine" de Lugan dans lequel il répète le même dissous sur "out Africa". J'avais prit ces propos pour argent comptant mais en m'intéressant tout récemment à ce sujet je me suis rendu compte qu'il s'est trompé. Volontairement ou non.

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